L'AOC BLANCHE ARMAGNAC
Jusqu’à récemment, une eau-de-vie de vin en région d’Armagnac qui sortait incolore de l’alambic ne pouvait porter l’appellation Armagnac. Mais depuis 2005, l’Armagnac blanc, c’est possible, et ça s’appelle la Blanche Armagnac et c’est même une AOC, la cinquième pour la Catégorie.
La Blanche Armagnac, c’est un produit pré-Armagnac (pas de vieillissement en fût de chêne) aujourd'hui reconnu comme un « Armagnac compte 00 » révélant des parfums légers, floraux et fruités, proches du raisin.
Elle est née de la volonté des producteurs, qui avaient l’habitude de conserver une partie de l’eau-de-vie fraîchement distillée pour leurs besoins propres, notamment gastronomiques et s’inscrit dans la tendance mixo avec une identité plus moderne et accessible aux jeunes générations
Histoire :
Si l’appellation n’est légitime que depuis une quinzaine d’années, la Blanche est en réalité la célèbre « coulée d’argent » provenant directement de l’alambic. C’est un peu la maman de l’Armagnac, l’équivalent du newmake dans le monde du whisky
La Blanche est aussi historique que l’Armagnac lui-même, bien que sa consommation soit restée particulièrement confidentielle et destinée à un usage privé.
En effet, les distilleries se réservaient quelques litres, exonérés de taxes pour une consommation personnelle à chaque campagne de distillation.
On allouait également quelques litres au « bouilleur itinérant ». C’était « privilège du bouilleur », plus d’actualité de nos jours.
À l'occasion de la refonte du décret de 1936, un nouveau décret de production relatif à l'appellation d'origine « Armagnac » a vu le jour le 27 mai 2005, suivi de son agrément le 19 juillet 2006. C’est ce décret qui donna naissance à la « blanche d'armagnac ».
La 1ère Blanche commercialisée suivra en 2007 avec la Blanche de Montal, quelques mois après avoir reçu la médaille d’or au Salon de l’Agriculture
Aujourd’hui, de nombreuses maisons proposent une Blanche Armagnac dans leur catalogue.
Fabrication : Quel est le cahier des charges ?
- Cépages : 10 dont 4 principaux : la Folle blanche, l’Ugni-blanc, le Baco et le Colombard, utilisés pur (c’est le monocépage) ou en assemblage
- Parcelles : Elle ne peut être élaborée que dans la zone Armagnac, sur des vignes identifiées au préalable
- Vinification : On privilégie la recherche de fruité et les vins riches en lies légères qui libèreront leurs arômes dans l’alambic
- Distillation : Dans un alambic Armagnacais Elle est volontairement précoce afin de préserver la qualité du vin et exécutée à plus haut degré que l’Armagnac (55 et 64 %) dans le but de libérer toute la richesse aromatique du jus
- Maturation : Pendant la maturation de 3 mois au minimum en contenant inerte, le producteur travaille et aère l’eau-de-vie pour estomper le feu et abaisse son degré alcoolique afin de mettre en valeur son fruité et sa rondeur en bouche
- Contrôle qualité & mise en bouteille : Avant sa mise en bouteille et sur le marché à un degré minimum de 40°, la Blanche est soumise à un contrôle obligatoire par lot par l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion de l’AOC), avec prélèvement, analyse et dégustation du produit par un jury d’experts. C’est un cas unique dans l’univers des eaux-de-vie AOC.
Cocktail & Gastronomie
On peut la servir à température ambiante, sèche, sur un glaçon ou encore frappé. Mais surtout, la Blanche est incroyable à travailler en cocktail, une alternative à la Vodka et au Gin ou Pisco au rhum blanc avec sa fraicheur et ses arômes de fruit et floraux
En gastronomie, la Blanche se mariera à merveille avec du caviar, des poissons fumés (saumon, hareng…), des sushis, avec des charcuteries d’exception (porc noir de Bigorre par exemple), du foie gras en terrine ou poêlé et de nombreux desserts, tarte au citron